L’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (attac) est une ONG mondialiste qui produit des notes et études toujours très instructives. La dernière en date est intitulée « Le RN, ou l’illusion d’une opposition à Macron ». En préambule, elle note que « s’il existe bien sûr d’importantes différences entre le parti fondé par d’anciens SS et celui fondé autour d’Emmanuel Macron, il est frappant de constater qu’en matière de politique fiscale, budgétaire, et dans des domaines économiques, LREM et le RN portent des propositions comparables : il s’agit pour ces deux partis, selon un même logiciel libéral, de réduire les impôts en faveur des plus riches et des grandes entreprises et «en même temps», de s’attaquer aux services publics, ce qui aurait un impact important sur la hausse des inégalités. »

En voici, brièvement résumées, les principales conclusions :

1 Des impôts toujours moins progressifs en faveur des plus riches : 

Si Macron a instauré le prélèvement forfaitaire unique (PFU) qui a permis aux plus riches de gagner 2 milliards d’euros, Marine Le Pen ne le remet pas en cause, exonérant d’impôt sur le revenu les jeunes de moins de 30 ans.

Macron a remplacé l’ISF (qui rapportait 5,5 à 5,8 milliards) par l’IFI (qui rapporte 2 milliards de moins). Le Pen veut supprimer l’IFI sans rétablir l’ISF.

Macron a promis une baisse sur les droits de succession et de donation, Le Pen fait des propositions similaires.

Pour attac, « il est toujours surprenant de voir Marine Le Pen se présenter comme la ‘’candidate du peuple’’ alors que les propositions fiscales du RN conduiraient à affaiblir encore davantage la progressivité de l’impôt et donc non seulement à favoriser les plus riches, comme l’a fait depuis 2017 le ‘’Président des riches’’, mais à instaurer une société de rentiers. »

2 Toujours moins d’impôts pour les grandes entreprises, comme le demande le Medef.

Macron, durant son premier quinquennat, a porté un rude coup à l’impôt sur les sociétés en baissant son taux nominal de 33,3 à 25 %. Le Pen ne propose pas de revenir sur la mesure, mais veut en exonérer les entrepreneurs de moins de 30 ans.

Macron a réduit les impôts locaux des entreprises de 20 milliards d’euros et il propose une nouvelle baisse. Le Pen propose la suppression de la cotisation foncière des entreprises et de la contribution sociale de solidarité des sociétés, y compris pour les grandes entreprises. Dans les deux cas, dit encore attac, ces propositions mettraient les finances locales en grave difficulté.

Macron refuse tout coup de pouce au SMIC et vient de limiter l’augmentation du point d’indices des fonctionnaires. Le Pen ne parle pas d’augmentation du SMIC et veut permettre une augmentation des salaires de 10 % mais en exonérant l’augmentation des cotisations patronales. Les deux positions sont semblables et ne visent qu’à éviter une véritable hausse des salaires.

3 Haro sur les services publics et la protection sociale

Quand Macron annonce la suppression de la contribution à l’audiovisuel public, Le Pen, elle, parle de le privatiser. La prétendue ‘’candidate du peuple’’ est démasquée, grâce à cette note d’Attac. Quand Macron a continué à fermer des lits d’hôpitaux, supprimé des postes d’enseignants, Le Pen n’envisage aucune création de postes, mais parle de supprimer la bureaucratie. Le refrain est éculé.

Enfin, quand Macron se prononce pour le départ à la retraite à 65 ans et réduit les droits des chômeurs, Le Pen revoit, elle, sa proposition initiale de retour à l’âge de départ à la retraite à 60 ans en entretenant le flou sur ses véritables intentions.

Finalement, Macron et Le Pen sont dans la même logique libérale, qui peut se résumer par la formule « moins d’impôts, moins d’Etat », donc moins de services publics, plus d’austérité pour le bas peuple et un faisceau de mesures favorisant les détenteurs de patrimoine, les riches.