Une Foire du Livre se tiendra à Mishref au Koweït du 14 au 24 novembre prochain. Les intellectuels du pays ont manifesté au début du mois pour protester contre la censure dans un pays du Golfe parmi les plus obscurantistes.

Plus de 4000 livres y sont interdits comme Cent ans de solitudede Gabriel Garcia Marquez ou Notre-Dame de Parisde Victor Hugo, chefs-d’œuvre subversifs assurément, et pour la romancière Mays al-Othmane « la censure s’amplifie ».

Comme toute censure, celle qui sévit au Koweït est aveugle, bête et les textes sur lesquels elle s’appuie sont suffisamment flous pour qu’un mot ou une image la justifie. La romancière ajoute : « Malheureusement, censurer un livre reflète une profonde méconnaissance. La mesure est prise par un fonctionnaire sur la base de mots-clefs, même quand il s’agit de livres religieux. »

Le système de censure du Koweït ne se distingue guère de celui mis en place par Hitler ! La bêtise règne et, au-delà du fonctionnaire zélé, la censure est bien le résultat d’un système politique, imposé sous le prétexte du respect d’une religion d’Etat et au nom de la prétendue sécurité nationale.

Dans un tel contexte, il faut saluer les courageux intellectuels qui osent de lever contre un Etat théocratique moyenâgeux et répressif et pour que la Foire du livre ne soit pas réduite à celle d’une kermesse religieuse bien-pensante.

La bêtise, faut-il l’avouer, n’est pas circonscrite au seul Koweït. Elle prolifère même. Elle est d’ordre religieux ici, économique là, et politique partout.