Où va le service public ? A la dérive.
Celui de l’éducation nationale est aussi malade que celui de la santé ; le manque de personnel y est criant et inquiétant.
Jean-Michel Blanquer a entrepris des réformes qui ont aggravé la situation ; chacune de ses annonces accablait le personnel enseignant. Par exemple, quelques jours avant son départ il décidait du retour des mathématiques dans le tronc commun au lycée dès la rentrée du mois de septembre. Aussitôt, les proviseurs ont vu dans cette annonce « un non-sens absolu. Il est beaucoup trop tard pour les mettre en œuvre. »
Autre problème, le manque de professeurs de mathématiques. Les parents d’élèves craignent que tous les élèves n’aient pas d’enseignants à la rentrée. Le ministère se veut rassurant, sans dire où et qui il va recruter.
Le service public de l’audiovisuel est capable aujourd’hui du meilleur comme du pire. France 2 et France 3 ont diffusé le même reportage à propos d’une initiative de la rectrice de l’académie de Versailles : recruter deux mille enseignants après un entretien d’embauche de trente minutes. Julian Bugier, tout sourire éclatant, s’est extasié de cette belle ‘’idée pour la France’’ (autre séquence bêtifiante de la chaîne), admettant tout de même que « ça fait débat », ajoutant : « Et pourquoi l’initiative fait débat ? On vous explique tout. »
Je ne détaillerai pas l’ineptie d’un bureau de recrutement auquel Pôle emploi est associé, mais le niveau des postulants et leur profil professionnel laissent pantois.
En guise d’explication, le téléspectateur aura droit à une seule phrase empruntée aux syndicats : « ils précarisent le métier et font baisser le niveau. » Les méchants syndicalistes, arc-boutés sur leurs privilèges, n’ont rien compris à ce recrutement-express destiné à ‘’boucher les trous’’ plutôt qu’à recruter de vrais enseignants et les former à la pédagogie.
Mais les parents d’élèves doivent être rassurés, leurs enfants auront des enseignants devant eux, contractuels et rémunérés à peine plus que le SMIC, qui découvriront leur spécialité à la rentrée en même temps que leur emploi du temps.
Service public de l’éducation et service public de l’audiovisuel sont à bord du même radeau de la Méduse. Et ce n’est pas pour rassurer les citoyens. Au lycée, on a des professeurs contractuels et à France 2 des pigistes ; tous sont précaires et mal payés.
Autrement dit, Macron et son gouvernement abîment les services publics !