Les Jeux olympiques et paralympiques ont été incontestablement une réussite sportive. Grâce aux sportifs, non au CIO qui ne voit le sport que comme une machine à cash, bien relayée par France Télévisions qui a, trop souvent, favorisé le chauvinisme (en témoigne l’émission ridicule de Léa Salamé, Quels jeux !).
Les cérémonies de Thomas Jolly ont été à la hauteur de l’événement, intelligentes et grandioses à la fois.
L’homme de théâtre a donné une interview à Télérama, aussi clairvoyante que ses cérémonies. En voici quelques phrases qui confirment que l’homme est un vrai défenseur de la culture contre l’obscurantisme.
« Saisir dans chaque cérémonie ce grand « nous » qui nous constitue. S’adresser au plus grand nombre, sans exclure personne : mon obsession depuis que je fais du théâtre. C’est en affirmant nos différences respectives que naîtra en effet la fierté d’appartenir à une collectivité qui les respecte. Comme je le disais en jouant naïvement sur les mots dès la présentation de mon projet au CIO, en août 2022 : « Des Jeux, un nous. » Autrement dit : « Des je, un nous. » La pluralité crée de l’unité, c’est une leçon que j’ai tirée des JO : l’adhésion populaire qu’ils ont suscitée vient de là. « Grâce à votre cérémonie, je me suis enfin senti intégré », ou encore « grâce à votre spectacle, je me suis reconnu », ou « la soirée m’a fait pleurer, je suis fier d’être français ». J’ai reçu des milliers de messages. Cette fierté retrouvée m’a bouleversé, et donne sens à notre métier d’artiste : moins on exclut, mieux on rassemble en profondeur (…) Le succès de nos cérémonies a montré que le sentiment d’unité nationale ne renaîtra que si l’on pose d’emblée notre diversité et non une définition restrictive. Voyez la polémique déclenchée par la montée sur le podium de l’athlète voilée marathonienne néerlandaise Sifan Hassan. Sans prendre parti, je trouve bien que son sourire étincelant fasse réfléchir et participe à la circulation des idées. La violence commence quand s’arrête la pensée. »
Ces belles phrases sont à retenir et à brandir à chaque fois que la droite et l’extrême droite parlent d’exclusion et d’immigrés délinquants.
La trêve olympique est bien terminée et nous ramène à la dure réalité : nous n’avons toujours pas de gouvernement, même si nous avons un premier ministre. Et pas n’importe lequel, un politicien de faible envergure, réactionnaire et ultra-libéral.
La trêve nous ramène à une autre réalité. Alors que les Jeux paralympiques ont été une formidable tribune pour les handicapés, on ne doit pas oublier qu’en France, aujourd’hui encore, des enfants différents ou victimes de diverses maladies handicapantes ne peuvent toujours pas aller à l’école ou que des adultes ne trouvent pas d’emplois en raison de leur différence.
De quoi gâcher la fête, mais une raison de plus pour se mobiliser et faire bouger l’ordre établi par les Macron, Barnier et autres.