Emmanuel Macron est en guerre. Il le répète à chacun de ses discours aux Français (Nous prend-il pour des demeurés pour ressasser ce ‘’Nous sommes en guerre’’ ?).
Le président jupitérien s’imagine tenant la foudre comme le dieu vindicatif de l’Olympe ; il s’oblige à utiliser le langage guerrier et même à aller au-delà avec une posture altière et hautaine. L’armée française, enfin 30 000 hommes et femmes portant l’uniforme, est présente sur de nombreux conflits en Afrique, au Moyen-Orient, notamment en Syrie, etc. Il faut reconnaître qu’elle fait souvent de la figuration ; mais l’addition pour l’entretien de ce qu’on appelle les forces extérieures, est salée.
La foudre du président jupitérien est passablement déchargée ; ses armes sont souvent à bout de souffle, à l’image de son seul porte-avion régulièrement contraint de rentrer à Toulon et aujourd’hui, il n’est pas en panne mais rattrapé par le coronavirus. Cela n’empêche pas la France de se glorifier d’être devenue le troisième marchand d’armes dans le monde derrière les Etats-Unis de Trump et la Russie de Poutine ; Emmanuel Macron est en charmante compagnie sur le podium des fauteurs de guerre, vendeurs de mort !
Le pays des droits de l’homme (paraît-il) a vendu des avions Rafale (de Dassault) pour un montant de 7,8 milliards d’euros à l’Inde de Modi, qui est en train d’affamer un peuple de 1,3 milliards d’habitants. Emmanuel Macron, le compagnon de pensée de Ricoeur, aurait pu proposer d’annuler les livraisons pour permettre à Modi d’acheter de quoi alimenter son peuple… Pendant la crise, les affaires du premier de cordée doivent continuer.
Emmanuel Macron est donc en guerre, mais il fait chaque jour la démonstration de son impréparation, comme en 1914 ; il se voyait en Clémenceau, le feutre en bataille sur le front avec les poilus ou déclarant à la tribune de l’Assemblée nationale : « Ma formule est la même partout. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais la guerre partout. » Il n’est au mieux qu’un Joffre ou un Louis Malvy, les défaitistes. Il ne veut pas reconnaître ses erreurs et envoie les scientifiques en première ligne pour masquer son incurie.
Il évacue ainsi tout ce qui témoigne des faiblesses de son armée : la pénurie de lits dans les hôpitaux, de soignants, de masques, de tests, que ne cessaient de lui réclamer les braves soldats des hôpitaux. Ces braves soldats des services publics tiennent bon avec leur Chassepot du début du XIXe siècle face à un ennemi du XXIe siècle et de l’ère numérique, qualifié d’invisible. Ils sont désarmés, nos pioupious, mais ils tiennent (mieux que la ligne Maginot) et le public les applaudit spontanément pour exorciser le cauchemar.
Avant de limoger le général Macron et de lui confisquer sa foudre jupitérienne, avant de l’envoyer en exil sur l’île de Ré, où il retrouvera ses semblables qui ont fui le front.
Drôle de guerre.